La soudure à l’électrode enrobée
La soudure à l’électrode enrobée est un sous type de soudure à l’arc (par opposition à la soudure au chalumeau). Comme dans tous les types de soudures à l’arc, le but de l’opération et d’assembler 2 objets métalliques, en faisant fondre un métal d’apport grâce à une étincelle électrique.
La soudure à l’électrode enrobée est la méthode de soudure la plus abordable pour les particuliers. En effet, les consommables (baguettes ou électrodes) sont faciles à trouver et peu chers, et les postes sont économiques (de 80 à 250 € environ pour les particuliers).
L’acier est le métal de prédilection pour la soudure à l’arc. La fonte et l’inox peuvent aussi être soudés avec ce procédé et certains postes permettent de souder l’aluminium. Bien sûr, les électrodes doivent être adaptées.
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Les électrodes
Souvent appelés baguettes, les électrodes ont 2 rôles : ce sont elles qui vont fondre et apporter du métal à votre soudure, et c’est au bout de l’électrode que se forme l’étincelle qui va fondre les pièces à souder.
Leur composition est la suivante :
- corps en métal : la matière et diamètre varient suivant les objets à souder
- enrobage : l’enrobage va fondre et protéger votre soudure durant la fusion du métal
Les électrodes existent en différents diamètres : 1.6 mm, 2 mm, 2.5 mm, 3.2 mm, 4 mm et plus pour les applications spéciales.
Le diamètre de l’électrode est déterminé par l’épaisseur des pièces à souder. En effet, une électrode plus grosse permettra de faire passer plus de courant qui permettra de produire plus de chaleur et donc de fondre le métal plus en profondeur.
Les pièces les plus épaisses sont les plus faciles à souder. Les épaisseurs de moins de 2 mm sont difficiles à souder avec ce procédé (chauffe trop importante qui perce la pièce). On considère que la soudure à l’électrode enrobée n’est pas adaptée aux épaisseurs en dessous de 1.5 mm. Les électrodes sont sensibles à l’humidité, gardez les dans un endroit bien sec, et ne les conservez pas trop longtemps.
Le poste à souder
Le poste à souder produit un courant électrique de grande intensité qui permet de faire fondre l’électrode et les pièces de métal à assembler. Il est composé d’un boitier, d’une prise secteur, d’une pince de masse et d’un porte-électrode. Un réglage de l’intensité du courant est possible pour l’adapter aux pièces à assembler et à l’électrode utilisée.
Il existe 2 grands types de postes à souder à l’électrode : ceux à courant alternatif, et ceux à courant continu.
Les postes à courant alternatifs
Ce sont les postes les plus classiques. Ils sont de construction très simple et souvent peu onéreux. Leur fonctionnement est basique, une bobine est branchée sur le secteur, l’autre entre la masse et le porte-électrode. Le réglage de l’intensité est mécanique, en changeant le nombre de spires d’une bobine qui sont face à celles de l’autre.
Ces postes sont lourds et posent fréquemment des problèmes de chauffe lors des utilisations prolongées. Le courant alternatif limite aussi les usages aux métaux ferreux.
Les postes à courant continu
Ce sont les postes de nouvelle génération. Bien plus petits que leurs homologues alternatifs, ils sont aussi plus chers. Leur fonctionnement est différent, ces postes fonctionnement comme des alimentations d’ordinateurs et font appel à de l’électronique pour découper le courant. Ce fonctionnement permet une gestion plus intelligente de la tension et de l’intensité et permet d’avoir une étincelle plus contrôlée et réduit les collages de l’électrode (extinction de l’étincelle et accroche de l’électrode à la pièce)
Le courant continu permet de souder de l’aluminium (utilisation très spéciale et peu rependue) et de les transformer en TIG (autre méthode de soudure a l’arc). Ils n’ont pas de problème de chauffe (ventilation puissante). La masse est à brancher sur le positif et l’électrode sur le négatif pour souder de l’acier (les électrons vont dans le sens inverse du courant).
Les protections
L’arc généré au bout de l’électrode est d’une très forte intensité. La chaleur dégagée est énorme (plus de 3000 °C) et la luminosité très intense et très dangereuse. Il est impératif de se protéger le visage avec une cagoule de soudure. Les lunettes sont à proscrire, car elles ne protègent pas le visage et les verres sont souvent adaptés à la soudure au gaz, mais pas à l’arc.
La protection des yeux est de loin la plus importante.
La protection contre la chaleur est aussi très utile pour éviter les brulures. Des gants spéciaux existent, des tabliers permettent aussi de protéger le corps. Ne pas oublier de bien se couvrir tout le corps, l’arc produit beaucoup de rayons UV et les coups de soleil (enfin de soudure !) sont extrêmement fréquents !
Il faut aussi travailler dans un lieu suffisamment aéré, les gaz dégagés lors de la soudure pour protéger celle-ci de l’oxygène de l’air sont toxiques.
Déroulement d’une soudure à l’électrode
La première étape est de bien s’installer, loin de tout ce qui peut être inflammable (essence, paille, sciure, etc.). Il faut impérativement être bien installé, la soudure demande la précision et de l’agilité !
- Les pièces de métal à souder doivent être bien préparées. Les jonctions doivent être propres (pas de peinture, pas de rouille) et précises (pas de trou trop important entre les pièces)
- Le poste doit être branché sur une prise suffisamment dimensionnée (10A pour les petits postes, 16 ou 20 pour les plus gros, pas de rallonge enrouleuse !)
- La masse doit être bien fixé aux pièces à souder, une mauvaise masse est une cause courante de soudures ratées.
- L’électrode doit être bien fixée dans le porte-électrode et son extrémité bien propre pour faciliter le démarrage de l’étincelle.
- Il faut en suite placer l’électrode devant l’endroit où l’on souhaite souder. Baisser le masque et tenter d’amorcer l’arc « à l’aveugle » (les plus chanceux aurons un masque automatique)
- Une fois l’arc lancé, les pièces vont commencer à fondre et la soudure va commencer à se former. L’enrobage des électrodes va se transformer en laitier qui va protéger la soudure de l’oxydation. Ce laitier va aussi vous « boucher la vue » c’est-à-dire que vous ne voyez pas réellement la soudure, vous voyez le laitier qui l’entoure. Durant cette étape, des étincelles de métal en fusion vont être projetées. Les protections et la non-inflammabilité du lieu de travail sont donc essentiels.
Une fois la soudure terminée, il faut la laisser refroidir avant de retirer le laitier.
Sur une belle soudure, le laitier part souvent au premier coup de marteau et d’un seul bloc. Sur des soudures moins réussies, il faut parfois beaucoup insister pour retirer tout le laitier.
La soudure à l’arc demande beaucoup d’expérience pour être bien réalisée. Mais c’est une opération à la portée de tous les bricoleurs !